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Collectif Les Immergé.es
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      N’existe-t-il pas mille entrées possibles dans un spectacle ? La réalité théâtrale se vit-elle plus intensément lorsque le public évolue dans un espace (physique, poétique, sonore, narratif) conçu pour qu’il se l’approprie ? Avant toute chose, c’est une intuition qui nous a réunies : celle qu’un.e spectateur.ice de théâtre est d’abord un.e spectateur.ice du monde, confronté.e en premier lieu à ses sensations.

 

      Immerger le public ne signifie pas vider l’espace dramaturgique de sens au profit d’une recherche de « sensationnel », mais au contraire aborder des problématiques de fond en partant de matières sensibles. Retrouver l’adéquation entre corps et pensée, questionner la place du public dans un dispositif qui agit comme une mise en abyme d’un monde où ce qui nous guide est le rapport de soi aux autres, de l’individu au groupe, de l’intime au collectif. Pour chaque sujet abordé, le spectacle est un moyen, une lunette par laquelle voir et transcrire cette mise en scène des rapports humains dans un dispositif qui ne donne pas seulement « à voir » mais « donne à vivre ».

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      La question du parcours est donc au cœur de notre réflexion, car elle interroge la place d’un public actif non pas « devant » mais « dedans ». Quelle attention pour un corps qui bouge en même temps qu’il reçoit ? Un mélange de mathématiques et d’aléatoire se forme alors dans le parcours, modifié par la réaction des spectateur.ices qui ne sont jamais des cobayes mais des acteur.ices à part entière de ce qui leur est donné à vivre.

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      Avec ce parti-pris, l’adaptation à chaque espace de représentation est centrale, et chaque lieu amène une nouvelle perception artistique : si chaque architecture possède sa propre géographie, celle-ci mène à une approche unique du récit. À nous alors de creuser l’intimité de chaque endroit, que chacun.e arpentera de son œil subjectif. 

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      Ainsi, nous tenons à mettre en commun nos outils d’écriture pour construire des formes qui iront côtoyer l’installation, le dispositif sonore ou visuel, sans jamais pour autant oublier le spectacle vivant, la fiction, le théâtre. Dans un rapport direct du public avec les interprètes, nous décidons de faire confiance à l’incertain, à l’expérience mouvante selon les interactions avec les spectateur.ices.

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      Mais pourquoi, aujourd’hui, requestionner la forme classique du théâtre ? Peut-être pour retrouver, dans le flot virtuel qui nous inonde, un lien physique et une forme d'action sur les choses. Manifester notre volonté de se remettre au présent, et investir nos statuts d’artistes pour comprendre ce lien qui nous unit au monde. Penser un théâtre de l’immersion comme une vague qui nous emporte et laisse une trace dans notre paysage personnel. Et construire une dramaturgie du subjectif qui ne dirige pas la pensée mais tente de la mettre en mouvement.


IMMERSION

MATIÈRE SENSIBLE

ENTRÉES MULTIPLES


PARCOURS

INTIME & COLLECTIF

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